lundi 1 mars 2010

vomir le reste du monde, qu'est ce que ca fait du bien !

J'ai compris. J'étais en train de me faire des réflexions sur le bien, le mal, tout ca, où allons nous, où sommes nous, quand est ce qu'on mange, qui sera le prochain champion de la WWE à Wrestlemania 26 ? La tête pleine de ces questions absolument fondamentales, sur lesquelles des générations de philosophes se sont penchées. Un peu trop penché pour la plupart, vu ce que leurs descendants, les philosophes actuels, nous sortent comme âneries à peine dignes d'un pilier de bistrot arlésien un soir de corrida (ou un ch'ti un soir de coquerie).
Donc, je déambulais et puis, je cherchais à saisir le plaisir malsain que j'avais à vouloir hurler sur les toits la bêtise des autres tout en leur vomissant dessus. De fil en trope, j'en viens à convenir qu'il y avait un vrai plaisir à défouler, tout en ironisant dessus ce qui remet les choses à leur place souvent, la haine qu'on avait de la bêtise des autres.

J'ai alors compris pourquoi Desproges avait fait le proc' des flagrants délires puis, ensuite, sans remords, les chroniques de la haine ordinaire. Oui, il racontait la haine qu'il avait de la connerie ordinaire. Il y prenait un plaisir non dissimulé. Il racontait aussi la haine qu'il avait de sa propre connerie... c'est ce qui faisait de lui un vrai humouriste. Pas un des ces machins à peine plus évolués que les plus basses pitreries de Laurel et Hardy qu'on nous sert à la queue leu leu depuis quelques années. Avec Devos, le dernier vrai humouriste est mort, après Desproges, après Bedos (si si, il est mort... même si son corps est vivant mais le personnage, lui, est mort), après Bruno Carrette et d'autres... Certains, parfois, sans s'en rendre compte, arrivent à leurs chevilles, mais comme ils ne s'en rendent pas compte, ils retournent vite à leurs pitreries de pissotières. Hein mickael ?

J'en aurais des choses à vomir, des bêtises sans nom à hurler tout en me foutant de la gueule de ceux qui les sortent ou les soutiennent.
Heureusement qu'il y a ce qu'on appelle "le devoir de réserve", qui consiste grosso modo, à ne pas dire les vérités qui fâchent sur les gens de sa boite et, surtout, surtout, sur les gens qui dirigent. Cela ne concerne QUE les vérités qui fâchent. Celles qui ne fâchent pas, évidemment, passe moi la pommade, cousin ! Et ca ne concerne pas les mensonges, et non ! Si on colporte des mensonges sur sa boîte, çà n'est pas enfreindre le devoir de réserve, non: c'est de la diffamation. Semble t'il, çà coûte moins cher, ce n'est pas marqué comme une faute professionnelle... bizarre.

Je crois que je commence à comprendre pourquoi la politique fonctionne comme elle le fait ! arf' arf' !

C'est une des raisons pour lesquelles Desproges avait une haine ordinaire relativement bien portante concernant les politiques, de tout bord. Certes, ils sont nécessaires pour le fonctionnement d'un société mais actuellement, les notres sont surtout des parasites ou des fous.

Alors quid ? Doit on se laisser aller, prenant du coup de le risque de perdre son taf ? C'est que par les temps qui courent, il paraitrait que ca serait hasardeux ! Vi, ma bonne dame, y parait, à c'qu'on dit, qu'c'est la crise. Là, tout le monde se chie dessus, prêt à accepter les pires bassesses pour garder ce qu'il croit lui appartenir. C'est bien là, l'erreur. Rien ne nous appartient indéfiniment. Je me demande toujours si je dois le rappeller à certains. Vous êtes vieux. Plus que moi. Et oui. Et donc, je gagne.

C'est bien là, le principal ressentiment des plus vieux, la justification jamais avouée des plus vieux sur les plus jeunes. Pour les uns la vie est devant quand les autres regrettent leurs actes manqués qui sont loin derrière.

Perso, je m'en fous, moi aussi, un jour, je serais jeune, beau, j'aurais vingt ans, les femmes à mes pieds, je serais une rock star interplanétaire. Jusqu'à la nébuleuse du crabe. Oui, madame skywalker.


Doit on se retenir ? Et laisser gangréner, pourrir la chose, le ressentiment ? Hurler sa haine sans un sac en papier et fermer le sac ? Sauf que dans la réalité, fermer le sac n'a pas grand incidence (ou alors va vite voir ton dentiste, mon zami !) et hurler dedans non plus.

Il y a des moments où il faut dire les choses... et assumer. Sinon, on finit rabougri, aigri. On se recroqueville de l'intérieur comme un fruit sec pourri dès le début. Ca se lit sur le visage des gens, çà, saviez vous ?

C'est pourquoi je ne m'entourne que de gens avec un visage rayonnant, qui se foutent de leur cache misère hypocrite qu'ils appellent politesse, de leur peur que leur collègue ou leur employé dénonce leurs égarements dûes à la folie ou à l'incompétence, peur qu'ils appellent "devoir de réserve" et de leur nain opportuniste qu'ils appellent "leur président".

Avec eux, je passe d'excellents moments, à rire de tout, de n'importe qui, à célébrer la vie, l'instant présent, à profiter des bonnes choses, à me remplir la panse de bonne musique et les oreilles de vins capiteux (ou l'inverse... plutot l'inverse, même !). Nous sommes les cigales des temps modernes, parmi ses fourmis plus souvent rouges ou brunes que noires mais toutes aussi préoccupées par remplir leur besace sur le dos des cadavres passés, présents ou à venir, y compris ceux de leur propre lignée.

dimanche 28 février 2010

Hymne à la joie

L'humour est la politesse du désespoir. Vous n'apprenez pas de ma bouche cette phrase. Non seulement, elle n'est pas de moi mais en plus, je la sors et ressors souvent.

J'en connais plusieurs de mes amis qui ne diront pas le contraire. C'est vous dire à quel point je suis souvent désespéré.

On peut se demandner "mais pourquoi est il si gooooth ?" et là réponse n'est pas "parce queeeeeee", bé non. C'est pas gratuit. Evidemment, la perte de confiance en l'humanité, arrivée bien plus tard qu'on ne pourrait croire, et d'autres choses du même ordre ont fait le lit de cette mélancolie. La folie, que je rencontre à tous les coins de rue, même aux plus improbables mais surtout dans les plus hautes sphères, la folie des grandeurs, la folie des murs qu'on s'impose, la folie dûe à la peur permanente de ce que vous réserve la vie, la folie de l'argent, la folie du "qu'en dira t'on ?", etc... Ces folies qui me semblent tellement improbables, tellement folles, justement. Comment peux t'on imaginer la vie de ceux qui se castrent plutot que d'oser exister ? Comment imaginer ceux qui bruleraient tout, père, mère, enfant, cousin, chien, chat, cochon d'inde (pauvre bêt' !) pour arriver à leurs fins.... ou à leurs visions ? Leurs visions tellement impossibles, qu'une armée de cadavres (c'est une image, mais pas que) à leurs pieds n'y suffiraient pas. Ceux qui manient les mots sans bien réfléchir à ce qu'ils veulent dire ? Ou ceux qui, à chaque fois qu'un écueil arrive, sont prêt à toutes les échappatoires, quitte à passer aux yeux de tous pour des incapables, des lâches, des ignorants ou des pauvres gens ? Comment imaginer ces vies là ?

Et c'est pourtant moi le fou. C'est moi, l'original, celui qui ne rentre dans aucune case, celui qui ne convient jamais là où il est. J'évolue pourtant dans des milieux où des huluberlus, des affriolants, des hallucinés de la fringue, des totaux malades de l'apparence extérieure, des hauts gradés du désordre vestimentaire ou capillaire, j'en trouve à la pelle ! Longtemps, je me suis dit que je ne pourrais évoluer qu'au milieu des zazous, des punks, des excentriques, des gens que la société appelle, histoire de dire que c'est la faute à leur créativité débordante (ou pas): "artistes".

Ouais bé non. Pour les artistes, je reste un technique, un machiniste, un scientifique bioniqué, un electroniqué de la neurone à création. C'pa'faux. Pour les techniques, les scientifiques, évidemment, je suis un loufoque, un non rigoureux, un trop dilettante, un exotique...

Vous m'emmerdez avec vos cases. Autant je peux comprendre la nécessité, pour communiquer, des adjectifs, des étiquettes et des tiroirs. Autant, je ne comprends pas celles de vouloir mettre les gens dans des cases voire, pire, de les y forcer à y entrer, de gré ou de force mais de force le plus souvent, tant l'homme est plus prompt à tenter d'imposer sa volonté à son voisin, qu'à vouloir changer ses idées bien arrêtées.

Bref, tout çà, oui, çà n'aide pas à un certain blues. On y englobe aussi, plus largement, les délires totalement inconsidérés de la majorité de nos politiques (pas tous, pas tous, non non, ne tombons pas dans la facilité. c'est trop facile de dire "tous pourris" ou "tous incompétents") et tout un tas d'autres choses.

Mais non, la vraie mélancolie, celle que vous ne voyez pas, celle qui vous prends la nuit, dans un rêve, où votre inconscient vient vous rappeler qu'il est là, qu'il influence chacun de vos pas, que vous n'êtes que le second maître après lui de votre corps et, pour une fois, soyons ésotérique un chouya, de votre âme.

La mienne, tient en deux choses. D'abord, je ne suis pas un véritable créatif. Je ne sais pas démarrer de rien. Par contre, à partir d'une base de quelqu'un d'autre, là, ca fuse dans tous les sens. Je fonctionne de la même façon sur le plan créatif que sur le plan scientifique. Ce qui ferait de moi un mauvais chercheur, autant qu'un mauvais compositeur. Y'a que la plage blanche qui m'effraie pas trop, mais çà, c'est juste parce que j'ai appris à transcrire mon verbiage (blah blah blah) que tout le monde sait être ininterrompu par écrit. Evidemment, les habitués de l'essence ordinaire vous diront que c'est le tempérament des gens du sud. Vous savez, les marseillais, c'est bien connu, ils parlent trop, ils ne peuvent pas tenir leur langue, et puis, hein, Marseille, c'est la première ville arabe traversée par le Paris Dakar, et puis, hein, premier port de France, alors c'est la porte de l'Orient, alors, hein, voyez, hein, c'est des gens pas comme nous, hein ! Mais l'Orient, la plupart des essences ordinaires, ca leur convient en kebab ou dans leur télé, mais sinon: "oulah ! chuis pas raciste, hein, mais les gens du sud... "
VA CHIER AVEC TON RACISME ORDINAIRE !! J'emmerde les connards bouffis qui me font des blagues en alsacien histoire de vérifier si je suis du pays ! Comme si çà s'entendait pas ?! J'emmerde les connards de bretons même pas né en bretagne qui me cassent les alibofis à regarder de haut tout ce qui n'est pas "ker" et qui considèrent tout ce qui est à l'ouest de rennes comme chié du cul de Zeus !  Je pourrais tout aussi hurler de rire en voyant leurs statistiques barométriques ou bien les invasions d'algues vertes sur leurs plages trop longues, trop pétrolées et surtout, trop pleines de congés payés qui n'ont pas les moyens de descendre jusque sur les miennes ! J'emmerde les enfoirés qui se donnent bonne conscience en allant voir un artiste maghrébin ou sud américain mais qui vomissent des banalités de racisme raclure de fond de bidet à chiottes dans leur bureau tout blanc, dans leur bagnole finalement aussi étriquée que leur conscience.

Bref, plus je connais les hommes, plus j'aime mon ordinateur. plus je connais les femmes, plus elles ressemblent aux hommes, ca va pas çà, non ca ne va pas !!!!

Un jour, il y a longtemps, j'étais dans un lieu alors familier. Il y faisait sombre mais c'était fait pour. En allant faire quelque chose de très classique, au détour d'un soyeux barrage de fils d'elfe, je vis ce qui reste le plus beau visage qu'il m'est été donné de voir. A l'instant même où j'ai croisé son regard, j'ai su que je ne voulais qu'une chose: la rendre heureuse. Une illumination comme on ne croit que seuls les fillms peuvent en montrer. Je me foutais de savoir si le reste du monde partageait ou pas mon avis. D'ailleurs, le reste du monde n'existait pas en cet instant précis. Il y a des visages lumineux, des visages doux, des visages jolis, des visages apaisants, des visages qui vous mettent du baume au coeur ou la joie dans l'âme, des visages qu'on veut toucher, d'autres qu'on ose à peine effleurer du regard. Ce visage là, mes amis, était tout cela en même temps.

Un jour, il y a longtemps, j'ai pu toucher ce visage. J'ai essayé de lui témoigner tout cela, mais j'avais encore trop peur de certaines choses. J'avais des idées arrêtées et justement, ces idées là, elles arrêtent surtout ceux qui les ont. Néanmoins, je l'ai chéri, je l'ai glorifié, j'ai prié un dieu que je connais pas et qui n'existe pas pour savoir comment le ravir, comment lui faire arborer ce sourire qui me rendait si fier d'être là, si heureux de l'instant présent, si vivant. J'ai senti la perte qui arrivait et je l'ai repoussé aussi longtemps que j'ai pu.

Un soir, il y a longtemps, ce visage est allé illuminer d'autres âmes, surtout parce qu'il ne pouvait croire en ce que j'étais. On pourra dire aussi que je n'ai pas su lui montrer. Je l'ai perdu de vue.

Un jour, il y a moins longtemps, j'ai revu ce visage. J'étais tellement heureux que je n'avais pas compris ce qu'il s'était passé. Je voyais ses traits et cela me suffisait: mon esprit reconstituait le reste de cette magie et je croyais donc que ce visage était bien celui que je chérissais. Je lui ai témoigné une fidélité dont peu de gens sont capables, porté en plus par le fait d'avoir aboli à jamais les idées arrêtées de mon vocabulaire sémantique.

Un soir, il y a encore moins longtemps, au détour du même barrage de fils d'elfe, à la fin d'une phrase, le voile s'est déchiré. J'ai compris que le visage était mort, sa lumière partie, sa magie éteinte à vouloir atteindre, justement, une idée arrêtée que je n'avais pas vue, cachée derrière ses yeux couleurs titane, derrière un coeur devenu couleur de pierre pour essayer de cacher sa couleur rose de petite fille qui ne voulait pas grandir. Comme toute chose morte, qui n'existe plus que dans les lieux de leur gloire, ce visage me hante. Il me hantera, je pense, toute ma vie. Certaines blessures ne guérissent jamais, surtout qu'elles n'apparaissent pas, ni n'arrivent, comme des blessures ordinaires. Mon inconscient continue de chérir une chimère, un masque de lumière qui s'est éteinte depuis des années. Il lui invente des vies, des mots, des actes. Chaque invention de mon inconscient me laisse, la nuit, fiévreux sur mon lit, le cerveau en ruine, l'âme déchirée entre les griffes du regrets de m'être réveillé et les tentacules du remords d'avoir laissé mon esprit vagabonder jusqu'à la demeure, toute enfouie au plus profond de mon être, du fantôme. La sueur âcre, le corps martyrisé, le coeur en chamade, la poitrine oppressée et la conscience en révolte de ne pas être totalement maître de cette bête tapie: mon insconscient. Le misérable homoncule que je suis tente de se rendormir, espérant que le peu de sommeil qui lui reste va lui apporter un oubli bienfaisant. Hélas, les blessures du fantôme sont aussi profondes et réèlles que si elles avaient été portés par le visage de son vivant, avec l'inéluctabilité en plus !

Je pense que cela ne cessera jamais. Il n'est pas impossible que j'en rencontre un autre, qui sera peut être même encore plus fort, mais celui ci restera toujours là. C'est mon fardeau. D'autant que je suis fier d'avoir su rester honnête avec ce visage, de son vivant, quand tant d'autres l'ont trahi. Je suis fier d'avoir su voir en lui ce qui était ces vraies qualités avant qu'un postiche à pattes, attiré uniquement par les deux air-bags permettant d'amortir le choc qu'on recevait en croisant le regard de ce visage, ne l'assassine sans même s'en rendre compte. Je suis fier de ce que nous étions et de ce que nous aurions pu devenir. Ce sentiment, mêlé au goût de cendres qui accompagnent dans la mémoire humaine celui d'un gâchis gigantesque, est indissociable de ce que je suis.

Un proverbe japonais dit: "tout homme a trois coeurs. Le premier dans sa bouche, qu'il montre au tout venant. Le second, plus secret, dans sa poitrine, qu'il montre qu'à ceux qui lui sont cher. La troisième, il est tellement secret, tellement enfoui, que l'homme lui même ne sait où il est ni quand il se montre"

Chez moi, les trois sont noirs. Voyez y une phrase à la gotho-schtroumpf si ca vous chante ou voyez dans ce texte du romantisme tout naze, je m'en bat l'oeil.