J'ai compris. J'étais en train de me faire des réflexions sur le bien, le mal, tout ca, où allons nous, où sommes nous, quand est ce qu'on mange, qui sera le prochain champion de la WWE à Wrestlemania 26 ? La tête pleine de ces questions absolument fondamentales, sur lesquelles des générations de philosophes se sont penchées. Un peu trop penché pour la plupart, vu ce que leurs descendants, les philosophes actuels, nous sortent comme âneries à peine dignes d'un pilier de bistrot arlésien un soir de corrida (ou un ch'ti un soir de coquerie).
Donc, je déambulais et puis, je cherchais à saisir le plaisir malsain que j'avais à vouloir hurler sur les toits la bêtise des autres tout en leur vomissant dessus. De fil en trope, j'en viens à convenir qu'il y avait un vrai plaisir à défouler, tout en ironisant dessus ce qui remet les choses à leur place souvent, la haine qu'on avait de la bêtise des autres.
J'ai alors compris pourquoi Desproges avait fait le proc' des flagrants délires puis, ensuite, sans remords, les chroniques de la haine ordinaire. Oui, il racontait la haine qu'il avait de la connerie ordinaire. Il y prenait un plaisir non dissimulé. Il racontait aussi la haine qu'il avait de sa propre connerie... c'est ce qui faisait de lui un vrai humouriste. Pas un des ces machins à peine plus évolués que les plus basses pitreries de Laurel et Hardy qu'on nous sert à la queue leu leu depuis quelques années. Avec Devos, le dernier vrai humouriste est mort, après Desproges, après Bedos (si si, il est mort... même si son corps est vivant mais le personnage, lui, est mort), après Bruno Carrette et d'autres... Certains, parfois, sans s'en rendre compte, arrivent à leurs chevilles, mais comme ils ne s'en rendent pas compte, ils retournent vite à leurs pitreries de pissotières. Hein mickael ?
J'en aurais des choses à vomir, des bêtises sans nom à hurler tout en me foutant de la gueule de ceux qui les sortent ou les soutiennent.
Heureusement qu'il y a ce qu'on appelle "le devoir de réserve", qui consiste grosso modo, à ne pas dire les vérités qui fâchent sur les gens de sa boite et, surtout, surtout, sur les gens qui dirigent. Cela ne concerne QUE les vérités qui fâchent. Celles qui ne fâchent pas, évidemment, passe moi la pommade, cousin ! Et ca ne concerne pas les mensonges, et non ! Si on colporte des mensonges sur sa boîte, çà n'est pas enfreindre le devoir de réserve, non: c'est de la diffamation. Semble t'il, çà coûte moins cher, ce n'est pas marqué comme une faute professionnelle... bizarre.
Je crois que je commence à comprendre pourquoi la politique fonctionne comme elle le fait ! arf' arf' !
C'est une des raisons pour lesquelles Desproges avait une haine ordinaire relativement bien portante concernant les politiques, de tout bord. Certes, ils sont nécessaires pour le fonctionnement d'un société mais actuellement, les notres sont surtout des parasites ou des fous.
Alors quid ? Doit on se laisser aller, prenant du coup de le risque de perdre son taf ? C'est que par les temps qui courent, il paraitrait que ca serait hasardeux ! Vi, ma bonne dame, y parait, à c'qu'on dit, qu'c'est la crise. Là, tout le monde se chie dessus, prêt à accepter les pires bassesses pour garder ce qu'il croit lui appartenir. C'est bien là, l'erreur. Rien ne nous appartient indéfiniment. Je me demande toujours si je dois le rappeller à certains. Vous êtes vieux. Plus que moi. Et oui. Et donc, je gagne.
C'est bien là, le principal ressentiment des plus vieux, la justification jamais avouée des plus vieux sur les plus jeunes. Pour les uns la vie est devant quand les autres regrettent leurs actes manqués qui sont loin derrière.
Perso, je m'en fous, moi aussi, un jour, je serais jeune, beau, j'aurais vingt ans, les femmes à mes pieds, je serais une rock star interplanétaire. Jusqu'à la nébuleuse du crabe. Oui, madame skywalker.
Doit on se retenir ? Et laisser gangréner, pourrir la chose, le ressentiment ? Hurler sa haine sans un sac en papier et fermer le sac ? Sauf que dans la réalité, fermer le sac n'a pas grand incidence (ou alors va vite voir ton dentiste, mon zami !) et hurler dedans non plus.
Il y a des moments où il faut dire les choses... et assumer. Sinon, on finit rabougri, aigri. On se recroqueville de l'intérieur comme un fruit sec pourri dès le début. Ca se lit sur le visage des gens, çà, saviez vous ?
C'est pourquoi je ne m'entourne que de gens avec un visage rayonnant, qui se foutent de leur cache misère hypocrite qu'ils appellent politesse, de leur peur que leur collègue ou leur employé dénonce leurs égarements dûes à la folie ou à l'incompétence, peur qu'ils appellent "devoir de réserve" et de leur nain opportuniste qu'ils appellent "leur président".
Avec eux, je passe d'excellents moments, à rire de tout, de n'importe qui, à célébrer la vie, l'instant présent, à profiter des bonnes choses, à me remplir la panse de bonne musique et les oreilles de vins capiteux (ou l'inverse... plutot l'inverse, même !). Nous sommes les cigales des temps modernes, parmi ses fourmis plus souvent rouges ou brunes que noires mais toutes aussi préoccupées par remplir leur besace sur le dos des cadavres passés, présents ou à venir, y compris ceux de leur propre lignée.
lundi 1 mars 2010
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